Paradis Éphémère
J'aime dormir.
Ne me réveillez pas.
Je suis si bien dans mes rêves.
Les ennuis qui usent prématurément
mon corps déjà affaibli,
ne m'atteignent plus.
Le temps long et court est absent
et je plane tout doucement
dans la béatitude silencieuse
près de la douce Morphée.
Dans ses bras, elle me berce
avec la tendresse d'une mère
comme si j'étais un nouveau-né.
Dans cette ivresse
que je ne désire plus quitter,
je vois mon ardoise
maintenant libre de grisaille
se couvrir de couleurs apaisantes.
Quand je dois quitter ce paradis
et que la douleur du quotidien m'assaille,
alors vivre dans ce monde anormal
qui n'est pas fait pour moi
et ça, depuis tellement longtemps
me fait retourner dans mes rêveries.
©Gaston Rossignol
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