L'Ange des Petits Pas
L'image d'un enfant apparut
devant les regards médusés
de ses parents.
Se pouvait-il
qu'à cet âge
il puisse
être également un ange ?
Il se déplaçait dans l'espace
avec une aisance
déconcertante.
Défiant la loi
de la pesanteur,
il planait de pièce en pièce
en faisant des culbutes,
des vrilles,
des vols en rase-mottes.
Il riait aux éclats
et le plaisir suprême
se lisait dans ses yeux.
Tout doucement,
avec une infinie légèreté,
il vint se poser
sur le ventre de sa mère.
En ouvrant les yeux,
elle sentit son bébé
s'agiter en son sein.
La délicate pression ressentie,
devenait la caresse tant attendue.
©Gaston Rossignol
Les Échos du Passé
Le temps passe trop vite,
et pourtant la route
fut très longue et sinueuse.
Tout change autour de moi,
sauf mon moi profond.
Les blessures d'autrefois,
subies voilà des lunes,
sont encore présentes,
comme si elles avaient
été faites hier.
Je me sens encore
comme l'enfant que j'étais,
pleurant sa souffrance
dans l'indifférence
de mes mentors.
©Gaston Rossignol
L'Éclosion du Mot
Dans mon jardin secret,
un mot tendre et rouge vif
plane doucement,
parmi les plus belles fleurs,
captive mon attention.
Difficilement, il se fraye un chemin,
entre les mots durs, puissants
qui, eux, savent contrôler
ma pensée déjà encombrée.
Il se demande si je l’utiliserai
prochainement ou maintenant,
lors de cette occasion unique
qui s’offre à mon esprit.
Il tente de me montrer sa présence,
par sa beauté unique, ses nuances,
par sa façon de transmettre
ces émotions tant recherchées.
Il voudrait bien prendre sa place,
au même titre que son cousin anglais
qui lui fait ombrage depuis peu.
Comment donc placer
dans une phrase fleurie,
le mot "aime".
©Gaston Rossignol
La Décision Finale
Ce soir, je suis épuisé.
Tout me fatigue, même moi,
je me tape sur les nerfs.
Mes neurones semblent s'entremêler,
ne sachant plus où est le nord.
Même mon coeur,
si vaillant à l'aurore,
montre des signes inquiétants
au moment où j'écris ces lignes.
Mes doigts tremblent
comme ceux de grand-père
et ma vision se trouble
même sous
mes lunettes toute neuves.
Il ne me reste qu'une seule issue,
définitive et sans appel.
Il va me falloir un certain courage,
"avoir du cran", comme dirait mon père,
mais je n'en peux plus.
Il est trop tard pour faire marche arrière.
Je dois aller me coucher.
©Gaston Rossignol
L'Onde du Bonheur
Près d'elle, je recevais
des ondes de bonheur
comme des vagues,
qui se jetaient furieusement sur moi.
Elles m'enveloppaient,
tel un cocon douillet,
d'une étrange chaleur
qui me berçaient tendrement
et faisaient apparaître sur mon visage
l'éclat euphorique du bien-être.
©Gaston Rossignol