Romantique - sensuelle
Soupir
Une flamme vacille
en solitaire sur sa tour de cire.
Une ombre hante un mur.
Un craquement de métal
remplit l'espace silencieux
et l'ombre se dresse,
se sépare, formant
des dessins indéchiffrables.
À peine audible, un soupir...
Les ombres
se rapprochent de nouveau
pour se confondre.
On entend alors
deux petits rires complices.
Et la flamme reprend ses droits
dans ce tableau
figé dans l'immobilité.
©Gaston Rossignol
Parcelles
Pouvoir m'introduire
dans ton corps pour partager
tes pensées,
tes émotions,
tes malaises,
ta mémoire,
tes rêves,
tes phantasmes,
tes déceptions,
tes plaisirs,
et comme un général dans son QG,
lancer un "JE T'AIME"
aux plus petites parcelles de toi-même
afin de provoquer
une formidable implosion de joie,
et te faire crier à tue-tête
la grâce qui vient de t'être donnée.
©Gaston Rossignol
Naufrage
Avec grâce et finesse
les lignes ondulaient,
comme si elles suivaient
le rythme d'une symphonie
mystérieuse.
Tantôt lentes, tantôt rapides,
elles dessinaient dans l'espace
de jolies courbes,
créant une danse voluptueuse,
émouvante pour le spectateur.
J'aurais aimé voir
ces quelques secondes
devenir aussi longues
que ces lignes inspirantes,
ou pouvoir,
dans une ovation théâtrale,
inviter l'auteure à une reprise
de sa performance.
©Gaston Rossignol
Le Murmure de la Tentation
Comment puis-je supporter
ces regards attendrissants,
sans m'effondrer,
sans perdre mon assurance ?
Je suis sensible,
trop sensible
à ces fantaisies amoureuses,
et tellement vulnérable
devant cet l'art subtil
de la séduction...
Pourquoi faut-il
que je l'aime, elle,
que je succombe à ces mots,
comme un doux murmures
pour l'âme,
mais poison troublants
pour le corps ?
©Gaston Rossignol
Phare Lointain
A l'ombre de l'orage,
sur une terre
qui n'est pas la nôtre,
je t'enlace corps et âme
comme le font
les anges épris de Dieu.
Avec mes cent façons
de t'aimer,
jamais je n'ai pu
me mêler à toi.
Juste une faible lumière
près d'un phare,
mon phare.
Mes frissons de plaisirs
ne pouvaient rivaliser
avec tes chants voluptueux,
emplissant l'air
de cette contrée
qui aurait dû être la nôtre
depuis toujours.
©Gaston Rossignol